Les bases du post-traitement
Le post-traitement
Le post-traitement est une étape importante en photo. C’est une démarche qui permet soit de corriger sa photo, soit d’en amplifier sa dimension artistique. Débutant, découvrez comment améliorer facilement vos photos en quelques clics.
Prenez pour exemple la photo ci-dessous (prise de vue en RAW).


La version de base (AVANT) est correctement exposée. L’exposition est juste, les noirs ne sont pas bouchés, les hautes lumières préservées. La chromie juste.
Elle manque toutefois singulièrement de « pêche » et souffre de l’absence de densité, en particulier dans la partie ciel. Il n’y a pas vraiment non plus de partis-pris artistique.

La version 2 (après post-traitement) fait l’objet essentiellement de retouches dites « correctives » (contraste, densité…). Elle fait même apparaitre des éléments qui étaient invisibles sur la photo de base comme les nuages. Il y a un léger parti pris artistique (dominante couleur et dramatisation de la scène).
La version 3, ci-dessous, fait l’objet de retouches dites « créatives ». Nous somme ici face à un vrai parti pris artistique.
Alors comment et que faire pour améliorer rapidement et facilement ses images ?

Etape 1 : Identifier les retouches correctives nécessaires
Ce sont les opérations classiques nécessaires au post-traitement de base. C’est souvent la correction des petites erreurs prises lors de la prise de vue : corriger une exposition, équilibrer la densité de l’image, amélioration de la dynamique du visuel, amélioration des couleurs, rajout de netteté, corriger un vignetage, redresser la photo, supprimer des poussières, supprimer (ou atténuer) le bruit de la photo…
Ces corrections correspondent au panneau de base de la plupart des logiciels de post-production.
Etape 2 : Connaître les curseurs de base et leurs effets
Nous allons voir maintenant les 4-5 curseurs qui permettent de réaliser les corrections de base. Réduire un post-traitement efficace à ces quelques curseurs est une gageure, mais il est vrai qu’une bonne maîtrise de ces derniers permet déjà de corriger pas mal de photos. Je rappelle que ce billet s’adresse aux grands débutants n’ayant aucune connaissance en post-production.
- Comment corriger une dominante de couleur
- Comment assombrir ou éclaircir globalement une image – curseur exposition
- Comment jouer avec la luminosité de l’image – curseur contraste
- Comment améliorer la dynamique et les tons de son image – hautes lumières, ombres, blancs, noirs
Problème 1
Mon image souffre d’une dominante de couleur.
Utilisez le curseur température pour modifier la couleur de votre image.
Ci celle-ci est trop jaune (on dit trop chaude), déplacer le curseur vers la gauche (vers le bleu).
Si votre photo est trop bleue, on dira qu’elle est froide. Curseur vers la droite pour la réchauffer avec du rajout de jaune.
Dans le même esprit, pour neutraliser une dominante (comme par exemple la dominante magenta dans la photo ci-dessous), utilisez le curseur teinte en rajoutant du vert dans la photo.


Problème 2
Mon image est trop sombre ou trop claire
Utilisez le curseur exposition pour assombrir ou éclaircir une image. Celui-ci intervient sur les tons moyens de la photo.
D’une manière générale, si votre photo est trop sombre, on parlera de sous-exposition. Poussez le curseur vers la droite.
Si votre photo est trop lumineuse, on parlera de sur-exposition. Glissez le curseur vers la gauche.


Problème 3
Le manque de contraste
Utilisez le curseur contraste pour assombrir les tons sombres de votre image et éclaircir les hautes lumières.
Le contraste peut se définir comme l’écart entre les tons les plus clairs et les plus sombres de votre visuel.
C’est un aspect important à la prise de vue, car il permettra de renforcer votre image, de rendre certaines parties de la photo plus reconnaissables, de mettre en avant un sujet.
En post-traitement, il sera facile d’atténuer ou de renforcer ce contraste. Attention toutefois aux contrastes excessifs !
Problème 4
L’image manque de dynamique
Ses 4 curseurs permettent de jouer sur les tonalités de votre image.
Le curseur des noirs permettra de jouer avec les tons les plus foncés de votre photo.
Le curseur des ombres permettra de jouer sur les tons foncés intermédiaires.
Le curseur des hautes lumières permettra de jouer avec les tons clairs.
Le curseur des blancs, avec les tons les plus lumineux.

Comment identifier facilement les tonalités d’une image
Entraînez vous sur des photos de paysages. C’est le plus simple au début.
Vous trouverez souvent les blancs dans les nuages d’été et les hautes lumières dans le ciel bleu clair.
Les verts moyens vous donneront souvent les tons intermédiaires (prés, pâturages…)
Les bruns (arbres), les gris (routes), les verts foncés (forêt de sapins) vous donneront les ombres.
Cette approche est bien sûr très rudimentaire et approximative. Elle est – pour être honnête – fausse, car à vrai dire, on ne raisonne jamais en couleur, mais en luminance (les puristes ne m’en voudront pas), mais elle a pour seule but de vous sensibiliser aux différentes tonalités d’une image.
La luminance se caractérise par l’intensité lumineuse d’une surface (d’une couleur).
Vous remarquerez d’ailleurs que les histogrammes (qui sont sont une représentation graphique de la luminance de votre image) sont toujours en luminance (certain font aussi apparaitre les différentes couches de couleur de l’image, mais nous n’en parlerons pas aujourd’hui).Pour bien comprendre, regardez les visuels qui suivent.
Vous verrez sur les différents histogrammes à quelle partie correspond telle ou telle tonalité.

Les noirs

Les ombres

Tons moyens

Les hautes lumières

Les blancs
Petite astuce pour identifier les tonalités, raisonner en luminance et exposer juste
Visualiser sa photo en nuance de gris est une bonne manière de faire abstraction des couleurs et de raisonner en luminance.
C’est également une bonne façon pour apprendre à mieux exposer : A la prise de vue, une scène trop lumineuse devra souvent être sur-exposée car elle fausse la cellule de l’appareil (l’appareil aura tendance à sous-exposer). Dans le même esprit, une scène sombre nécessitera souvent une correction négative (sous-exposition) pour retrouver en image l’ambiance de la scène.


En pratique
Il est important de bien comprendre ses 4 curseurs et leurs interactions sur l’image.
Il est ainsi possible de jouer sur la luminosité d’une gamme de tons sans toucher le reste des tons de l’image.
Avec un peu d’expérience, vous apprendrez vite à corriger votre image, à conditions d’avoir bien identifié les corrections nécessaires.
Pour commencer, testez les réglages sur un paysage. C’est l’image la plus facile.
En jouant sur les hautes lumières et les blancs, vous serez ainsi capable de récupérer des informations dans le ciel (ou de le densifier).
Dans le même esprit, si votre paysage est par endroit trop sombre, utilisez le curseur des ombres.
Attention, si vous voulez éclairer ou assombrir une image de manière globale, privilégiez d’abord les tons moyens (donc l’exposition) et finissez par les extrêmes.
Dans le même esprit, si vous baissez les hautes lumières conjointement avec une augmentation des ombres, votre image perdra en contraste.
Il sera donc nécessaire d’augmenter ce curseur.
N’allez pas trop loin non plus dans le déplacement des curseurs, sous risque de détériorer l’image (visualiser l’image à 100 % est parfois nécessaire).
Une bonne retouche ne doit pas se voir. Ne tombez pas dans le piège de vouloir à tout prix systématiquement rehausser les ombres et récupérer les hautes lumières. Une image a besoin de contraste et ne doit pas être trop lissée ! Les blancs sont aussi nécessaires pour la dynamique de votre image (rien de pire que des blancs qui se transforment en gris).
Et ne faites pas l’erreur de trop vous reposer sur votre logiciel de post-traitement. Il faut bien faire dès la prise de vue !


Les 2 cas classiques et leurs solutions en 3 clics
Gros contraste dans la photo entre le ciel et la terre : Il faudra baisser les hautes lumières pour récupérer de l’information dans le ciel (1 clic), augmenter les ombres pour éclairer le sol (1 clic), rajouter du contraste global sur la scène (1 clic).
L’image est globalement terne : on n’y retrouve pas ou peu de blancs, les hautes lumières sont peu nombreuses, les noirs absents. Nous avons ici une image qui manque de dynamique et de contraste.
Solution : étendre la dynamique de l’image. Concrètement, c’est faire en telle sorte que l’histogramme s’étende bien sur toute son échelle : curseur noir vers la gauche et curseur des blancs (ou des hautes lumières) vers la droite.
Attention à ne pas « boucher » les noirs (du noir sans détail) ou de « brûler » les blancs (plus aucune information de couleur).
Exemple concret sur un fichier RAW*
Voyons rapidement un exemple concret (image ci-dessous) et son processus de développement.
Analyse des corrections nécessaires :
L’image manque de dynamique et de contraste (pas de noirs, les hautes lumières peu présentes). Elle est globalement terne.
* Un fichier RAW ne fait pas l’objet d’un post-traitement automatique du boîtier (contrairement à un Jpeg qui peut être directement exploitable). L’image sort terne et sans contraste. C’est au photographe de réaliser le « développement » de sa photo.


Le processus de post-traitement :
Ajustement des tons moyens (augmentation du curseur exposition)
Augmentation des blancs
Densification des noirs avec le curseur adéquat (curseur des noirs vers la gauche)
Baisse des hautes lumières (ciel) et augmentation des ombres (arbres et paturages)
L’image manque de contraste : on en rajoute avec le curseur idoine.
C’est déjà tout ! Le tout prend à peine quelques secondes.
Le panneau des réglages de base pour l’image finale
Etape 3 : Définir son partis-pris et sa direction artistique
Il s’agit ici des retouches qui concernent tout ce qui est du ressort d’un véritable partis pris du photographe : dramatiser une scène, jouer avec la lumière, faire ressentir une émotion etc.
C’est finalement tout ce qui est lié à l’interprétation de l’image.
Alors comment rentrer dans le créatif ?
Rappelez vous déjà dans un premier temps pourquoi vous avez pris cette photo. D’une manière générale, on ne prend une photo que si l’on ressent quelque chose…une émotion, un sentiment d’immensité, un émerveillement, de la joie, de la mélancolie…
Le but de la démarche créative est donc de retrouver, voir d’amplifier cette émotion.
Il est important de bien faire ce travail de mémoire dans sa tête, cela facilitera le processus créatif.
Un conseil : ne triturer pas au hasard les curseurs, vous n’obtiendrez rien.
Le meilleur moyen d’arriver quelque part, est de savoir ou l’on veut aller. Si vous ne savez pas ou vous allez, vous n’irez nulle part…
Il est toutefois nécessaire de bien maîtriser son logiciel de retouche (teintes, saturation, luminance, courbes, vibrance, virages partiels…) pour aborder cette dimension créative et artistique, et en particulier les retouches locales. Lightroom est très fort sur ce point.
Une formation sera surement la meilleure solution pour développer vos compétences dans le post-traitement.
Un commentaire